D’égal à égal

D’égal à égal

Des membres de l’association A4 partent dans le Limousin à la rencontre de paysan-nes afin de déterminer ensemble comment « sortir de la ville » pour découvrir la campagne, pouvoir s’y former et pourquoi pas un jour s’y installer !

Coorganisé par : A4 – Ferme de Combreux

Quand ? : 28/02/2023 – 18h

Où? : Lieu-dit Combreux
Départementale 10
77220 Tournan-en-Brie
Transilien Ligne P ou RER E, Gare : Tournan-En-Brie (environ 2,5km de la gare)

Si vous venez en train, au lieu d’aller jusqu’à la Zone industrielle pour prendre le pont, vous pouvez aussi couper par le camping tout droit en passant sous l’autoroute et en remontant la pente boisée à gauche, traverser le parking à l’entrée et longer à droite une fois sur la D10 jusqu’à l’allée d’entrée du Parc…

NB : l’événement a lieu au Château de Combreux, pas loin de la ferme (et non pas à la ferme !)

Contact : collectifcombreux@gmail.com

FB : https://www.facebook.com/people/Asso-A4/100084060976349/

Soutenir A4 : https://www.helloasso.com/associations/a4-association-d-accueil-en-agriculture-et-en-artisanat

Plus d’info Ferme de Combreux : https://combreux.net/ 

« Ceux qui ont traversé la mer connaissaient la terre » – Aminata Koita (Les Femmes battantes)

L’objectif d’A4 est de construire une dynamique d’accueil, de formation, d’accès au travail et d’accompagnement administratif de personnes avec ou sans papiers, urbaines ou rurales, dans les domaines de l’agriculture et de l’artisanat. Tout ceci a pour but de développer un réseau d’installation et de solidarité paysanne en mettant en lien les territoires et initiatives existantes.

Le projet est né de rencontres de personnes souhaitant travailler et vivre de façon digne dans les domaines de l’agriculture ou de l’artisanat, mais qui rencontrent des difficultés pratiques du fait de leur situation.L’idée de l’association est de garantir des conditions d’accueil et de travail respectueuses de toustes et de chercher à échanger avec des paysan.nes installé.e.s et des personnes souhaitant travailler afin de prendre en compte tous les enjeux et difficultés qui pourraient se poser.

Le pari est double : d’un côté, répondre aux dilemmes et aux incertitudes des personnes qui, ayant quitté leur pays d’origine, souvent en abandonnant leurs parcelles et leurs attachements familiaux, ont des difficultés à trouver des espaces d’habitation et des emplois en accord avec leurs désirs, besoins et expériences de vie. De l’autre, alerter sur la déliquescence des appuis institutionnels au milieu paysan, la disparition des métiers agricoles et artisanaux et la perte de terres par l’agrandissement des surfaces de l’agro-industrie et l’étalement urbain.

« Nous voulons tisser des ponts entre la mer, la ville et la campagne.
Nous voulons construire des espaces communs d’hospitalité, de partage, d’accompagnement et d’entraide par le bas, d’égal à égal. »

Notre pari politique :

Notre projet arrive à l’époque où l’on décline le mot catastrophe en diverses « crises » : la crise migratoire, économique, sanitaire, la crise des institutions politiques, du travail, du système éducatif, la crise environnementale, la crise du monde paysan…

Nous voyons que dans la mesure où ces crises sont présentées comme des phénomènes distincts et séparés, la résistance et les alternatives sont également fragmentées : les luttes, leurs discours et leurs pratiques, opèrent trop souvent avec une « logique en silo », détachées les unes des autres.

Avec A4 nous voulons partir de là où nous sommes, de nos différences irréductibles, pour devenir ensemble ce que nous ne sommes pas encore : un projet commun, basé sur la rencontre d’égal à égal, qui lutte contre cette logique fragmentaire et toutes ces crises en même temps.

A4 est une manière de repenser la lutte pour le logement : en tissant un réseau d’installation paysanne, nous affirmons qu’habiter n’est pas séjourner dans des foyers et des logements pré-aménagés. Nous aussi avons le droit de choisir nos lieux de vie.

A4 est une manière de repenser la lutte pour le travail : le salaire régulier reste et restera toujours un privilège ; nous ne nous battons pas pour entrer dans le marché du travail, nous nous battons pour récupérer des métiers et des terres qui rendent possible notre existence.

A4 est aussi une manière de repenser la lutte étudiante : nous n’aurons accès aux salles de cours et à l’amélioration des conditions d’études que si nous luttons pour d’autres savoirs et processus de transmission.

A4 est une manière de repenser à la fois la lutte paysanne et la lutte environnementale : pour nous, les terres ne sont pas que pour ses propriétaires et nous ne marchons pas que pour le climat, nous nous battons pour défendre nos moyens de subsistance.

Enfin, A4 est une manière de repenser la lutte anticoloniale et internationaliste : nous sommes en train de créer d’autres territoires ici et là-bas, sans frontières, contre elles.

L’entraide, les rencontres et le réseau : notre méthode

A4 est un projet basé sur l’entraide d’égal à égal. Autrement dit, par sa nature même, par ses conditions de fondation, cette association n’est pas une structure qui souhaite venir en « aide » aux « exilés », « migrants » ou « sans-papiers », des termes rejetés par certain.e.s d’entre nous, à l’initiative de ce projet. En revanche, nous souhaitons consolider d’égal à égal, dans la réciprocité, une dynamique mutuelle entre des gens liés aux villes et aux milieux ruraux et paysans, basés sur l’entraide et en ayant conscience des besoins, des ressources et des bagages de chacun.e.

Quand nous parlons d’égal à égal nous ne parlons pas d’effacer nos différences, nous ne parlons pas en dépit de nos histoires, nos langues, nos modes de vie, nous parlons depuis elles, depuis leur singularité, en les reconnaissant en tant que telles, sans mépris, sans instrumentalisation, sans condescendance. Seule une perspective d’égal à égal peut permettre une vraie rencontre, et c’est précisément la rencontre, notre méthode primordiale de travail : à partir de voyages et d’enquêtes collectives nous créons des rencontres improbables entre des fermes, des paysan.nes et des personnes à la recherche d’un lieu d’accueil, de travail, de formation ou simplement de lien. Chacune de ces rencontres mène à la prochaine. Ensemble, elles tissent un maillage de solidarité qui relie des espaces d’apprentissage et convivialité.

Et pour cela nous cherchons des paysan.nes et des artisan.nes souhaitant accueillir d’autres personnes, de terres et de bâtiments pour démarrer des activités de subsistance, des formations pour celles et ceux qui n’ont pas encore d’expérience et de l’argent pour financer la construction commune de notre projet.